Comment se déroule le recyclage les véhicules hors d’usage ?

Chaque année, des millions de véhicules arrivent en fin de vie et doivent être retirés de la circulation. Mais que deviennent ces voitures, camions et autres véhicules une fois qu’ils ne sont plus en état de rouler ? Le recyclage des véhicules hors d’usage (VHU) est un processus complexe et fascinant, essentiel pour préserver nos ressources naturelles et réduire notre impact environnemental. Quelles sont les différentes étapes de ce recyclage, depuis la collecte des véhicules jusqu’à la valorisation des matériaux récupérés ?

La collecte et le stockage des véhicules hors d’usage

La première étape du processus de recyclage consiste à collecter les véhicules en fin de vie. Les propriétaires peuvent soit déposer leur véhicule directement dans un centre agréé, soit faire appel à un service d’enlèvement. Une fois récupéré, le véhicule est stocké dans une zone dédiée du centre de traitement. Cette étape est cruciale, car elle permet d’éviter tout risque de pollution liée aux fluides encore présents dans le véhicule.

Les centres de traitement sont soumis à des réglementations strictes concernant le stockage des VHU. Ils doivent notamment disposer de sols imperméables et de systèmes de récupération des eaux de ruissellement pour éviter toute contamination du sol et des nappes phréatiques.

La dépollution : une étape clé pour l’environnement

Avant de procéder au démontage du véhicule, il est essentiel de le dépolluer. Cette étape consiste à retirer tous les fluides et composants potentiellement dangereux pour l’environnement. Sont ainsi extraits : l’huile moteur, le liquide de refroidissement, le liquide de frein, le carburant, le liquide lave-glace, mais aussi la batterie, les filtres à huile et à carburant, et les éventuels gaz présents dans le circuit de climatisation.

Le démontage et la valorisation des pièces réutilisables

Une fois le véhicule dépollué, les techniciens procèdent au démontage des pièces encore en bon état. Ces pièces détachées pourront être revendues sur le marché de l’occasion, offrant ainsi une seconde vie à certains composants du véhicule. Cette pratique permet non seulement de réduire les déchets, mais aussi de proposer des pièces de rechange à moindre coût pour les propriétaires de véhicules similaires.

Le broyage : transformer la carcasse en matières premières

Après le démontage des pièces réutilisables, la carcasse du véhicule est envoyée au broyeur. Cette imposante machine va réduire le reste du véhicule en petits morceaux, facilitant ainsi la séparation des différents matériaux. Le broyage permet de traiter rapidement un grand nombre de véhicules et d’obtenir des fragments de taille homogène.

Le résultat de ce broyage est un mélange de différents matériaux, principalement des métaux ferreux et non ferreux, des plastiques, du verre et des textiles. Ce mélange, appelé « résidus de broyage automobile » (RBA), va ensuite subir plusieurs étapes de tri pour séparer les différents composants.

Le tri et la séparation des matériaux

Le tri des résidus de broyage est une étape cruciale du processus de recyclage. Différentes techniques sont utilisées pour séparer les matériaux :

• Les métaux ferreux sont extraits à l’aide de puissants aimants.
• Les métaux non ferreux (aluminium, cuivre, zinc) sont séparés par des courants de Foucault.
• Les plastiques et autres matériaux légers sont triés par flottaison ou par des systèmes optiques.

Chaque fraction ainsi obtenue est ensuite dirigée vers des filières de recyclage spécifiques. Les métaux sont envoyés dans des fonderies pour être refondus et réutilisés dans la production de nouveaux produits. Les plastiques peuvent être recyclés pour fabriquer de nouveaux composants automobiles ou d’autres produits en plastique.

La valorisation énergétique des résidus non recyclables

Malgré les progrès réalisés dans les techniques de tri et de recyclage, une partie des résidus de broyage ne peut pas être recyclée. Ces résidus, composés principalement de mousses, de textiles et de plastiques mélangés, sont généralement valorisés énergétiquement. Ils sont utilisés comme combustible dans des installations industrielles, notamment dans les cimenteries, en remplacement partiel des combustibles fossiles.

Cette valorisation énergétique permet de réduire la quantité de déchets envoyés en décharge tout en produisant de l’énergie. Cependant, l’objectif à long terme est de réduire au maximum cette fraction non recyclable en améliorant la conception des véhicules et les techniques de recyclage.

À l’avenir, les défis seront nombreux, particulièrement avec l’arrivée massive des véhicules électriques et hybrides, qui nécessiteront de nouvelles techniques de recyclage, en particulier pour les batteries. Mais nul doute que l’industrie du recyclage saura s’adapter pour continuer à transformer nos vieilles voitures en ressources précieuses pour l’économie circulaire.